ne devienne pas une maladie contagieuse.
» O-tou proposa à mon père et à M. Hodges de rester à Taïti, et il lui promit très-sérieusement de les faire éris ou chefs des riches cantons d’O-parri et de Matavaï. Je ne sais si cette invitation avait des motifs d’intérêt, ou si elle provenait uniquement de la bonté de son cœur. Nous quittâmes cet aimable prince avec l’émotion et la tristesse naturelles en pareilles occasions.
» Un des aides du canonnier fut si enchanté de la beauté de l’île et du caractère de ses habitans, qu’il forma le projet d’y rester. Sachant bien qu’il ne pouvait pas l’exécuter tant que nous serions dans la baie, dès que nous en fûmes dehors, et qu’on eut rentré les chaloupes et déployé les voiles, il se jeta à l’eau : il était bon nageur ; mais on le découvrit bientôt : un canot le poursuivit et le reprit. On observa à mi-chemin, entre la Résolution et le rivage, une pirogue qui semblait nous suivre, mais qui était destinée à le prendre à bord. Dès que les Taïtiens qui la montaient aperçurent notre canot, ils se tinrent éloignés : notre déserteur avait concerté son plan avec eux : et O-tou, qui en fut instruit, l’avait encouragé. Ils espéraient avec raison qu’un Européen leur procurerait de grands avantages.
» En considérant la position de ce fuyard, observe Cook, il ne me parut pas si coupable, et le désir qu’il avait de rester à Taïti me sembla moins extraordinaire. Il était Irlandais de