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des brouillards épais voilaient la partie supérieure des montagnes. Le plus extérieur des îlots se terminait en un pic très-haut ; il fut appelé pic de Freezeland, du nom de celui qui le découvrit le premier. Tout le monde crut que la hauteur perpendiculaire de ce pic couvert de neige n’était guère moins de deux milles. Notre latitude était de 59° sud, et notre longitude de 27° ouest. Derrière et à l’est de ce pic se montrait une côte élevée, dont les sommets couverts de neige se voyaient au-dessus des nuages ; je la nommai cap Bristol. Nous apercevions dans le même temps, au sud-ouest, une autre côte élevée : la latitude observée fut de 59° 13′ sud, et la longitude 27° 45′ ouest. J’appelai cette terre Thulé australe, parce que c’est la terre la plus méridionale qu’on ait encore découverte : elle présente une surface très-haute, et elle est partout couverte de neige. Quelques personnes de l’équipage crurent voir terre dans l’espace qui est entre Thulé et le cap Bristol : il est plus que probable que ces deux terres sont liées, et que cet intervalle est une baie profonde, que j’ai appelée baie Forster.

» À une heure, comme nous ne pouvions pas doubler Thulé, nous revirâmes pour faire route au nord. Bientôt après le vent diminua, et nous fûmes abandonnés à la merci d’une grosse houle de l’ouest, qui portait directement sur la côte.

» Le sommet des hautes montagnes étant