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jusqu’au bord des rochers qui terminent la côte, couvert à plusieurs brasses de profondeur d’une neige éternelle. Les rochers indiquaient seuls qu’il y avait de la terre au-dessous.

» Plusieurs grandes îles de glace paraissaient sur la côte. L’une d’elles attira mon attention ; sa hauteur et son contour étaient d’une étendue considérable ; elle avait une surface plate et des côtes perpendiculaires, sur lesquelles les vagues de la mer n’avaient fait aucune impression, ce qui me fit juger qu’elle n’était pas détachée depuis long-temps de terre, et qu’elle venait peut-être de sortir de quelque baie sur la côte où elle s’était formée.

» À midi, la latitude observée fut de 58° 25′ sud. À deux heures de l’après-midi, comme nous courions au nord, nous vîmes une terre au nord-nord-est, à quatorze lieues de distance. La nouvelle terre s’étendait du nord à l’est. Nous crûmes en avoir une autre plus à l’est, et derrière celle-ci.

» Après avoir gouverné au nord toute la nuit, à six heures du lendemain au matin nous aperçûmes une nouvelle terre au nord-est, à environ dix lieues ; elle se montrait sous l’apparence de deux mondrains qui s’élevaient au-dessus de l’horizon ; mais nous la perdîmes bientôt de vue ; il s’éleva un vent frais du nord-nord-est ; je courus sur la terre la plus septentrionale que nous avions vue la veille ; nous ne pûmes pas la doubler ; la côte, qui s’étendait de l’est au sud-est, ressemblait beaucoup à