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de corail et d’autres choses s’amoncellent peu à peu au sommet de ces rochers de corail, qui enfin se montrent au-dessus de l’eau : ce dépôt continue à s’accumuler jusqu’à ce qu’un oiseau ou les vagues y portent des graines de plantes qui croissent sur le bord de la mer ; leur végétation commence alors : ces végétaux, en se pourissant annuellement, et en reproduisant des semences, créent peu à peu un terreau qui s’augmente à chaque saison par le mélange du sable : une autre vague y porte un coco qui conserve long-temps sa puissance végétative dans les flots, et qui croît d’autant plus vite sur cette espèce de sol, que toutes les terres lui sont également bonnes : c’est par ce moyen que ces îles basses ont pu se couvrir de cocotiers.

» Les animalcules qui bâtissent ces récifs ont besoin de mettre leurs habitations à l’abri de l’impétuosité des vents et de la fureur des vagues ; mais comme en dedans des tropiques le vent souffle communément du même côté, l’instinct ne les porte qu’à étendre le banc en dedans duquel est une lagune : ils construisent donc des bancs de rochers de corail très-étroits, pour s’assurer au centre de l’enceinte un espace calme et abrité. Cette théorie me paraît la plus probable de celles qu’on peut donner sur l’origine des îles basses du tropique dans le grand Océan.

» Quant aux îles plus hautes, je dois avouer qu’on en trouve à peine une seule qui n’offre pas des vestiges frappans d’une altération vio-