Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/59

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remarquable, en pointes et en proéminences aiguës.

» Au premier coup d’œil, le spectateur juge que le pic élevé du milieu de l’île est une des terres primordiales, et peut-être la seule qui formait l’île avant qu’elle fut parvenue à l’état de désolation où elle se trouve. Les masses sorties du volcan se sont détruites peu à peu, et ces débris, mêlés à des matières étrangères que les grosses pluies ont détachées des monticules de cendres et de fraisils, ont contribué à combler le cratère et à rendre sa surface de niveau. Le volcan a bouleversé entièrement l’île, et on n’y aperçoit plus que la nature en ruine.

» L’aspect des bords de Sainte-Hélène, surtout à l’endroit où mouillent les vaisseaux, est peut-être encore plus horrible et plus informe que celui de l’Ascension ; mais à mesure que l’on avance, le pays est moins affreux, et les cantons intérieurs sont toujours couverts de plantes, d’arbres et de verdure. Cependant on aperçoit partout des traces d’un bouleversement qu’y a causé un volcan ou un tremblement de terre, qui peut-être a plongé la plus grande partie de l’île dans l’Océan.

» L’île de Pâques, ou Ouaïhou, est aussi de la même nature : tous ses rochers sont noirs, brûlés et poreux comme des rayons de miel ; quelques-uns ressemblent parfaitement à des scories ; le sol lui-même, qui recouvre en très-petite quantité les rochers brûlés, est un ocre