Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/58

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» L’île de l’Ascension m’a fourni des remarques très-curieuses sur cette matière. Mouillés dans Cross-Bay, nous aperçûmes la plus haute montagne de cette terre à environ cinq milles de distance de la côte ; elle est composée d’un tuf calcaire graveleux, entremêlé de marne et de sable. Quelques parties de cette pierre dissoutes par le laps de temps, mêlées à un peu de terreau, produisent du pourpier et quelques graminées. Cette montagne est à tous égards différente du reste de l’île, surtout aux environs de Cross-Bay ; car, dès que nous eûmes gagné la plaine élevée située entre la baie et la montagne qui est en face, nous reconnûmes qu’elle est dans un espace de deux milles de diamètre, couverte de scories noires, graveleuses, et en quelques endroits d’un ocre jaune-foncé. À deux cents ou deux cent cinquante pieds de distance, la plaine est partout remplie de tertres de dix à vingt pieds de haut, formés de scories très-raboteuses, et de fraisil poreux, en un mot, de lave ; elle est environnée d’ailleurs de plusieurs montagnes de forme conique, d’un brun rougeâtre ou de couleur de rouille, composée entièrement de cendres et de scories brisées et graveleuses, dont quelques-unes sont noires, et d’autres de nature ocreuse et de couleur jaune ou rouge. Sur un des côtés de la plaine, règne une haute chaîne de rochers de l’aspect le plus scabreux, disposés en masses très-irrégulières, et qui se termine d’une manière