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pierres de talc. Parmi les galets du rivage, j’ai trouvé (rarement à la vérité) un petit nombre de pierres noires et polies, de l’espèce des silex, et de gros morceaux isolés d’une lave solide, pesante, tachetée de gris, ou d’un vert noirâtre, dont les naturels font les armes qu’ils emploient dans les combats de corps à corps : j’ai remarqué aussi des pierres-ponces, mais en petite quantité : je ne puis pas dire si elles ont été produites par un volcan des environs, ou si la mer les y a charriées d’un parage éloigné. Parmi les autres productions de ce pays se trouve aussi une pierre verte, tantôt opaque, tantôt absolument transparente, dont les naturels fabriquent des haches, des ornemens, et qui semble être du talc néphrétique : ils la tirent des cantons de l’intérieur au sud-ouest des parties les plus lointaines du port de la Reine Charlotte ; ils nous indiquaient toujours ce côté quand nous les interrogions sur ce sujet. Ils nomment cette pierre poénammou ; et il est probable que tout le pays où on la trouve en a reçu son nom de Tavaï Poénammou. Près de Motouara, sur le petit îlot où était jadis un hippa ou forteresse, on découvre des veines de cette pierre, perpendiculaires ou quelquefois obliques, d’environ deux pouces d’épaisseur, au milieu de roches de pierre de talc grisâtre. Le talc néphrétique est rarement solide ou en grosses masses ; car les morceaux les plus considérables que j’ai vus n’excédaient pas dix à quinze pouces de largeur, et environ deux d’é-