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nus. Elles poussent des tiges et des branches aussi rapprochées les unes des autres que l’on peut l’imaginer : les fibres, les racines, les tiges et les feuilles inférieures tombant successivement en putréfaction, produisent une espèce de tourbe, qui insensiblement se convertit en un bon terreau ; cependant la partie supérieure de la plante continue à croître, pousse de nouvelles tiges et de nouvelles feuilles, répand ses graines, et finit par couvrir un grand espace. Le tissu serré de ces plantes, empêchant l’humidité qui est au-dessous de s’évaporer, fournit aussi à la nutrition de la partie supérieure, et revêt à la longue des montagnes et des îles entières d’une verdure constante. Parmi ces végétaux nains, quelques-uns plus grands commencent à se multiplier sans nuire à l’accroissement des premiers, qui sont les créateurs du terreau et du sol. Je mets au nombre de ces plantes un petit arbousier, un petit myrte, un petit pissenlit, une petite crassula rampante, la pinguicula alpina commune, une variété jaune de la viola palustris, la statice armeria, ou gazon d’olympe, une espèce de pimprenelle, le ranunculus laponicus, l’holcus odoratus, le céleri commun, et l’arabis heterophylla. Dans les cantons couverts encore des végétaux analogues aux mousses, nous avons observé un nouveau jonc (juncus uniglumis), un joli amellus, une très-belle chelone écarlate ; enfin des arbrisseaux, dont un à fleur écarlate, l’embothrium coccineum, forme un nouveau genre ;