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deux nouvelles espèces d’épines-vinettes, un arbousier à feuilles pointues, et enfin l’arbre qui porte l’écorce de Winter (drymis Winteri) ; mais sur ces rochers stériles de la Terre du Feu il n’excède jamais la taille d’un arbrisseau ordinaire, au lieu que dans la baie du Succès, sur un terrain en pente douce, et dans un sol fertile et profond, il acquiert la dimension des plus grands arbres. Les feuilles qui tombent, les végétaux nains qui se pourissent, et d’autres causes accroissent le terreau, et forment un sol plus profond, qui devient de jour en jour plus en état de produire de plus grandes plantes. C’est ainsi que se multiplient les végétaux, et qu’on voit sortir du chaos et de l’engourdissement de nouveaux corps animés.

» Je ne dois pas oublier de dire comment croît une espèce de graminée sur l’île du Nouvel-An, près de la Terre des États, et à la Géorgie australe ; c’est le dactylis glomerata, si connu, ou l’une de ses variétés. Il est vivace, et il affronte les hivers les plus froids : il croît toujours en touffes à quelque distance l’une de l’autre. Chaque année les pousses forment en quelque sorte une nouvelle tête, et donnent plus d’extension à la croissance de la touffe ; de sorte qu’elle finit par avoir quatre ou cinq pieds de haut, et deux ou trois fois plus de largeur au sommet qu’au pied. Les feuilles et les tiges de ce graminée sont fortes et souvent longues de trois à quatre pieds. Les phoques et les manchots se réfugient sous ces