Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/85

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touffes ; et comme ils sortent souvent de la mer tout mouillés, ils rendent si sales et si boueux les intervalles qui les séparent, qu’un homme ne peut y marcher que sur le sommet de ces touffes. Ailleurs les cormorans s’emparent de ces touffes et y font leurs nids : ce graminée et les déjections des phoques, des manchots et des cormorans y donnent peu à peu une élévation plus considérable au sol du pays.

» Dans les parties méridionales de la Nouvelle-Zélande, la formation du terreau et du sol est beaucoup plus avancée, parce que le climat y est plus doux, l’été plus long, la végétation plus active et plus vigoureuse ; mais en tout on y remarque la même analogie dans le principe. Toutes sortes de fougères et de petites plantes analogues aux mousses, surtout les mniarum, occupent de vastes espaces : leur putréfaction annuelle accroît le terreau, et produit ainsi un sol capable de porter un grand nombre d’arbrisseaux. Le feuillage se pourit chaque année, et augmente le dépôt du terreau fertile, où enfin les plus gros arbres acquièrent une étendue et une taille immenses : une tempête violente brise ces arbres affaiblis par l’âge, et dans leur chute ils écrasent une quantité innombrable de buissons et d’arbrisseaux, qui passent ensemble à un état de putréfaction, et fournissent de la place et de la nourriture à une nouvelle génération de jeunes arbres, qui doivent à leur tour tomber et faire place à d’autres. Cette scène apparente de