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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/15

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frappa les voleurs ; que la querelle s’échauffa, et que deux Zélandais furent tués par l’explosion de deux fusils ; qu’avant que nos gens pussent en tirer un troisième, ou recharger ceux qui venaient de faire feu, les Zélandais se précipitèrent sur notre petite troupe ; qu’ils l’accablèrent par leur nombre, et assommèrent tous ceux qui la composaient. Pedro et ses compagnons, après avoir raconté l’histoire du massacre, nous montrèrent le lieu de la scène ; c’est au coin de l’anse à main droite. Pour nous indiquer l’heure où elle se passa, ils nous firent voir l’endroit où se trouvait le soleil ; ce dut être assez tard dans l’après-dînée. Ils nous montrèrent aussi le lieu où mouillait le canot ; il paraît qu’il était à environ six cents pieds de celui où dînait l’équipage : un nègre du capitaine Furneaux le gardait.

» D’autres nous dirent que ce nègre fut la cause de la querelle, et qu’elle arriva de la manière suivante : Un insulaire ayant volé quelque chose dans le canot, le nègre lui donna un vigoureux coup de bâton : le Zélandais poussa des cris qui furent entendus de ses compatriotes : ceux-ci, imaginant qu’il était tué, fondirent à l’instant sur les étrangers, qui, n’ayant pu gagner la mer, ni s’armer assez tôt pour échapper au danger qui les menaçait, périrent de la main de leurs sauvages ennemis.

» La première de ces versions fut attestée par le plus grand nombre des naturels, avec lesquels nous conversâmes à diverses reprises,