Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/231

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cultivés. La verdure est perpétuelle dans les uns et les autres, et toutes les productions végétales y sont d’une vigueur admirable. De loin, l’île entière paraît revêtue d’arbres de différentes tailles, dont quelques-uns sont très-gros. Mais les cocotiers élèvent par-dessus tous les autres leur cime en panache, qui n’est pas un des moindres ornemens des pays où ils croissent. Le bougo, qui est une espèce de figuier à feuilles étroites et pointues, est le plus grand arbre de l’île ; le pandanus, des hibiscus de plusieurs sortes, le faïtanou, dont on a déjà parlé, et quelques autres, sont les arbrisseaux et les arbustes que présentent communément les cantons en friche, surtout vers la mer. Si les divers objets qui composent les grands paysages n’y sont pas nombreux, on y rencontre une foule de sites qu’on peut appeler de jolis points de vue ; ils sont répandus autour des champs cultivés et des habitations, et particulièrement autour des fiatoukas, où l’art, et quelquefois la nature, ont beaucoup fait pour le plaisir des yeux.

» Tongatabou étant peu éloigné du tropique, le climat y est plus variable que sur les îles situées plus près de la ligne : au reste, nous y relâchâmes au solstice d’hiver, et il faut peut-être attribuer à la saison l’instabilité du temps. Les vents y soufflent le plus souvent entre le sud et l’est ; et lorsqu’ils sont modérés, on a ordinairement un ciel pur. Quand ils fraîchissent, l’atmosphère, quoique chargée de