Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tous les insulaires d’un rang distingués, à Moua, où les cérémonies devaient avoir lieu. Plusieurs d’entre nous le suivirent le lendemain. D’après ce que Paoulaho nous avait dit, nous jugeâmes que son fils, l’héritier présomptif de la couronne, allait être revêtu solennellement de certains priviléges, et en particulier de celui de manger avec son père, honneur dont il n’avait pas encore joui.

» Nous arrivâmes à Moua sur les huit heures, et nous trouvâmes le roi dans un enclos si petit et si sale, que je fus étonné de voir un lieu aussi malpropre dans cette partie de l’île ; un grand nombre d’insulaires étaient assis devant lui : ils se livraient aux soins qui les occupent ordinairement le matin ; ils préparaient une jatte de kava. Sur ces entrefaites, nous allâmes faire une visite à quelques-uns de nos amis, et observer les préparatifs de la cérémonie qui devait bientôt commencer. À dix heures les insulaires s’assemblèrent au milieu d’une pelouse qui est en face du malaï, ou du grand édifice auquel on nous avait conduits quand nous allâmes à Moua pour la première fois. Nous aperçûmes, à l’extrémité de l’un des chemins qui débouchent dans cette pelouse, des hommes armés de piques et de massues ; ils récitaient ou chantaient constamment une petite phrase sur un ton pleureur qui semblait annoncer l’affliction, ou demander quelque chose. Ces phrases de récitatif ou de chant se continuèrent pendant une heure : durant cet inter-