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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/129

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nous pouvions encore en recevoir des nouvelles. Je lui avais recommandé de m’instruire de ce qui se passerait. Quinze jours après notre arrivée à Ouliétéa, il m’envoya deux de ses gens : j’appris avec un extrême plaisir que ses compatriotes le laissaient en paix ; que tout allait bien, mais que sa chèvre était morte en faisant ses petits : il me priait de lui en envoyer une autre, et deux haches. Je fus bien aise d’avoir une nouvelle occasion d’être utile à mon ami, et le 18 je renvoyai ses deux messagers, qui lui portèrent les haches et deux chevreaux, l’un mâle, et l’autre femelle, que je pris à bord de la Découverte.

» Le 19, je dressai les instructions que le capitaine Clerke devait suivre, s’il venait à se séparer de moi après notre départ des îles de la Société.

» J’appris, le 24 au matin, l’évasion d’un midshipman et d’un matelot de la Découverte. Les naturels nous dirent bientôt après que les déserteurs s’étaient enfuis sur une pirogue, la veille, à l’entrée de la nuit, et qu’ils étaient à l’autre extrémité de l’île. Le midshipman ayant témoigné souvent le désir de passer sa vie sur ces terres, il paraissait clair qu’il avait, ainsi que son camarade, formé le projet de ne pas revenir. Le capitaine Clerke alla à leur poursuite avec deux canots armés et un détachement de soldats de marine. Il revint le soir, sans avoir appris aucune nouvelle sûre des deux déserteurs : il jugea que les naturels cachaient