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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/130

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le midshipman et le matelot ; qu’ils l’avaient amusé toute la journée avec des mensonges, et qu’ils lui avaient indiqué malignement des endroits où il ne devait pas retrouver ses deux hommes. Nous sûmes en effet le lendemain que les déserteurs étaient à Otaha. Ces deux hommes n’étaient pas les seuls de nos équipages qui eussent envie de s’établir sur ces îles fortunées ; et, afin de contenir de semblables désertions, il devenait indispensable d’employer tous mes moyens ; voulant d’ailleurs montrer aux naturels que je mettais un grand intérêt au retour des déserteurs, je résolus d’aller les chercher moi-même : j’avais observé en bien des occasions que les insulaires s’avisaient rarement de me tromper.

» Je partis en effet le 25 au matin, avec deux canots armés. Le chef de l’île me servit de guide, et je marchai sur ses pas : nous ne nous arrêtâmes qu’au moment où nous eûmes atteint le milieu du côté oriental d’Otaha ; nous débarquâmes, et Oréo détacha en avant un homme auquel il enjoignit de saisir les déserteurs et de les tenir aux arrêts jusqu’à ce que nos canots fussent arrivés ; mais quand nous arrivâmes à l’endroit où nous comptions les trouver, on nous dit qu’ils avaient quitté l’île, et passé la veille à Bolabola. Je ne crus pas devoir les suivre, et je retournai aux vaisseaux, bien décidé à faire usage d’un expédient qui me parut propre à contraindre les naturels à ramener le midshipman et le matelot.