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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/137

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îles voisines ; ils paraissent aussi plus déréglés, défaut qui vient peut-être de ce qu’ils ont passé sous la domination des naturels de Bolabola : Oréo, leur chef, ne semble être que le lieutenant du roi de cette dernière île, et la conquête paraît avoir diminué le nombre des chefs subalternes ; en sorte que cette contrée se trouve d’une manière moins immédiate sous l’inspection du souverain intéressé à la maintenir dans l’obéissance. On nous a dit qu’Ouliétéa, aujourd’hui réduite à cet état d’humiliation, fut autrefois la plus distinguée des îles de ce groupe ; il paraît même vraisemblable qu’elle était le centre de l’administration, car les naturels assurent que la famille royale de Taïti descend de celle qui régnait à Ouliétéa avant la dernière révolution. Le roi Ourou, détrôné par cette révolution, vivait encore lors de notre relâche à Houaheiné, où il résidait. Il offrait à ces peuplades un exemple de l’instabilité du pouvoir ; et ce qui montre bien leur respect pour les familles des chefs, et pour ceux qui se sont trouvés revêtus de la qualité de souverains, quoiqu’il eût perdu ses états, il conservait toutes les marques distinctives de la royauté.

» Notre séjour à Ouliétéa nous fournit une autre preuve de là justesse de cette remarque. J’y reçus la visite de mon vieil ami Oréo, précédemment chef de Houaheiné. Il était encore un personnage important ; il arrivait toujours avec une suite nombreuse, et ne manquait pas de nous apporter de magnifiques présens. Sa