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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/138

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santé paraissait beaucoup meilleure qu’à l’époque de mon premier et de mon second voyage. Pour expliquer comment sa santé se fortifiait en vieillissant, je supposai que durant sa régence il avait trop bu d’ava, et qu’étant simple particulier il en buvait moins. »

Le capitaine Cook arriva sur la côte de Bolabola le 8 décembre ; il n’y put conduire ses vaisseaux dans un havre de l’île, mais il eut des entrevues avec le roi et les habitans, et nous en parlerons ici comme s’il y eût relâché.

« Je voulais, dit-il, aborder à cette île afin d’acheter du roi Opouny l’une des ancres que Bougainville perdit à Taïti ; les Taïtiens qui la relevèrent après le départ des Français, l’avaient envoyée en présent à ce monarque. Si je désirais de l’obtenir, ce n’était pas que nous en eussions besoin pour les vaisseaux ; mais ayant donné ou vendu toutes les haches et les autres outils de fer que nous avions apportés d’Angleterre, il ne nous restait plus de moyens de faire des échanges avec les peuples que nous rencontrerions. Les serruriers employaient depuis quelque temps la provision de fer que nous avions à bord à fabriquer les objets les plus propres à ce commerce ; et ces transmutations, jointes au service de la Résolution et de la Découverte, en avaient déjà consommé une grande partie. Je pensais que l’ancre de Bougainville nous tiendrait lieu de fer en barres, et je ne doutai pas que je ne vinsse à bout de déterminer Opouny à la céder.