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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/139

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» Oréo et six ou huit insulaires d’Ouliétéa passèrent sur nos vaisseaux à Bolabola. En général la plupart des naturels, si j’en excepte le chef, nous auraient suivis de bon cœur en Angleterre. Je fus obligé de renoncer au projet de mener nos deux bâtimens dans le havre : les canots étaient prêts ; j’en pris un, dans lequel je reçus Oréo et ses compatriotes, et les rameurs nous portèrent sur la côte.

» Nous débarquâmes à l’endroit que nous indiquèrent les naturels, et on ne tarda pas à me présenter à Opouny, qui était environné d’une foule nombreuse. Je n’avais point de temps à perdre, et dès que je me fus conformé au cérémonial du pays, je le priai de me donner l’ancre : j’eus soin de lui montrer ce que je lui donnerais de mon côté. Mon présent consistait en une robe de chambre de toile, une chemise, quelques fichus de gaze, un miroir, des grains de verroterie, d’autres bagatelles et six haches ; la vue des haches produisit une acclamation universelle parmi les insulaires. Opouny voulut absolument attendre qu’on m’eût livré l’ancre pour recevoir ces diverses choses, et je ne concevais pas trop les motifs de son refus. Il ordonna à trois de ses gens de me mener à l’endroit où était l’ancre, et de me la livrer. Il espérait, à ce que je compris, que je leur remettrais le prix de l’échange. Ces trois hommes me conduisirent à une île située au côté septentrional de l’entrée du