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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/155

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vera toujours qu’ils poussent sur les racines des vieux arbres, qui se prolongent près de la surface du terrain : les arbres couvriraient donc les plaines, quand même l’île ne serait pas habitée, ainsi que les arbres à écorce blanche croissent naturellement à la terre de Diemen, où ils composent de vastes forêts ; d’où l’on peut conclure que l’habitant de Taïti, loin d’être obligé de se procurer son pain à la sueur de son front, est forcé d’arrêter les largesses de la nature, qui le lui offre en abondance. Je crois qu’il extirpe quelquefois des arbres à pain pour planter d’autres arbres, et mettre de la variété dans les choses dont il se nourrit.

» Les Taïtiens remplacent surtout l’arbre à pain par le cocotier et le bananier : le premier n’exige pas de soins lorsqu’il s’est élevé à deux ou trois pieds au-dessus de la surface du sol ; mais le bananier donne un peu plus de peine : il ne tarde pas à produire des branches, et il commence à porter des fruits trois mois après qu’on l’a planté : ces fruits et les branches qui les soutiennent se succèdent assez long-temps ; on coupe les vieilles tiges à mesure qu’on enlève le fruit.

» Les productions de l’île sont cependant moins remarquables par leur variété que par leur abondance, et il y a peu de ces choses qu’on appelle curiosités naturelles. On peut citer toutefois un étang ou lac d’eau douce qui se trouve au sommet de l’une des plus hautes montagnes, où l’on n’arrive du bord de la