Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

œil et un bec d’oiseau d’une grandeur énorme était peinte sur une de leurs embarcations ; nous y distinguâmes un homme qui paraissait être un chef, et qui n’était pas moins remarquable par sa figure bizarre : une quantité prodigieuse de plumes pendaient de sa tête : il avait le visage peint d’une manière extraordinaire ; il tenait à la main un morceau de bois sculpté, qui représentait un oiseau de la grosseur d’un pigeon, et en le secouant il en tirait un son assez semblable à celui d’un grelot. Il prononça aussi d’un ton criard une harangue accompagnée de quelques gestes très-expressifs.

» Les sauvages se conduisirent d’une manière très-paisible, et nous ne leur supposâmes aucune vue d’hostilité ; toutefois nous ne pûmes en déterminer un seul à venir à bord : au reste, ils nous vendirent de bon cœur tout ce qu’ils avaient, et ils se contentèrent de ce que nous leur offrîmes en échange ; mais ils faisaient plus de cas du fer que de toute autre chose, et ils semblaient connaître parfaitement l’usage de ce métal. La plupart des pirogues nous suivirent au mouillage ; et dix ou douze de ces embarcations demeurèrent le long du bord de la Résolution la plus grande partie de la nuit.

» Nous avions lieu d’espérer que notre relâche en ce lieu serait agréable, que nous pourrions y trouver les choses dont nous avions besoin, et que ces jours de repos nous feraient