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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/229

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piques ; des hameçons de pêche, et des instrumens de diverses sortes ; des figures monstrueuses ; une espèce d’étoffe de poil ou de laine ; des sacs remplis d’ocre rouge, des morceaux de bois sculptés, des grains de verroterie, et plusieurs colifichets de cuivre et de fer, qui ont la forme d’un fer à cheval, et qu’ils suspendent à leur nez ; des ciseaux ou des outils de fer fixés à des manches. Ces métaux nous firent juger qu’ils avaient reçu la visite des navigateurs d’une nation civilisée, ou qu’ils avaient eu des liaisons avec les tribus du continent d’Amérique qui fréquentent les Européens. Des crânes et des mains d’hommes, qui n’étaient pas encore dépouillés de leur chair, furent ce qui nous frappa le plus parmi les choses qu’ils nous offrirent ; ils nous firent comprendre d’une manière claire qu’ils avaient mangé ce qui manquait, et nous reconnûmes en effet que ces crânes et ces mains avaient été sur le feu. Cette circonstance ne nous donna que trop lieu de penser que cette peuplade mange ses ennemis, comme font les habitans de la Nouvelle-Zélande et de quelques autres îles du grand Océan. Ils échangèrent leurs marchandises contre des couteaux, des ciseaux, des morceaux de fer ou d’étain, des clous, des miroirs, des boutons, du métal, de quelque espèce qu’il fût. Ils ne montrèrent aucun désir pour les grains de verroterie, et ils rejetèrent toutes nos étoffes.

» La nouvelle de notre arrivée attira un concours nombreux de naturels durant la journée