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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/234

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dant faire ici quelques exceptions, car un petit nombre d’entre eux montrèrent une sorte de curiosité.

» Le 18 une troupe d’étrangers arrivèrent dans l’anse sur six ou huit pirogues : ils examinèrent quelque temps nos vaisseaux, et ils se retirèrent ensuite sans venir le long de la Résolution ou de la Découverte. Nous crûmes que les habitans de Noutka, qui se trouvaient en grand nombre autour de nous, ne leur permirent pas d’approcher. J’ai déjà observé que la peuplade établie sur les rives de l’anse où nous étions mouillés voulait jouir seule des avantages de notre commerce ; et si elle permettait quelquefois à des sauvages voisins de faire des échanges avec nous, elle avait l’adresse de tenir à haut prix les choses qu’elle nous cédait, et de diminuer chaque jour la valeur de ce que nous donnions de notre côté. Nous reconnûmes que la plupart des hommes de distinction qui vivaient près de nous allaient revendre à des tribus éloignées les objets qu’ils recevaient aux vaisseaux ; car nous nous aperçûmes qu’ils disparaissaient souvent durant quatre ou cinq jours, et qu’ils revenaient avec de nouvelles cargaisons de peaux et d’ouvrages du pays, dont ils se défaisaient toujours avec avantage, vu la passion de nos équipages pour ces curiosités : mais ceux qui venaient nous voir tous les jours nous furent plus utiles. Après avoir échangé les bagatelles qu’ils nous apportaient, ils s’occupaient de la pêche, et nous ne