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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/303

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voie. D’autres ont seulement la lèvre inférieure percée de différens trous : ils y mettent alors des coquillages en forme de clous, dont les pointes se montrent en dehors, et dont les têtes paraissent en dedans de la lèvre, comme une autre rangée de dents placées immédiatement au-dessous de la mâchoire inférieure.

» Tels sont les ornemens fabriqués dans le pays : mais nous trouvâmes dans ce lieu beaucoup de grains de verroterie manufacturés en Europe, la plupart d’un bleu pâle : ils les suspendent à leurs oreilles autour de leurs bonnets, ou au trou qu’offre chacune des pointes du bijou qui décore leurs lèvres. À ce premier pendant ils en attachent quelquefois d’autres, et il n’est pas rare de voir cette garniture tomber jusqu’au bas du menton : dans ce dernier cas, ils ne peuvent faire disparaître si aisément leur parure des lèvres ; car, quant à celle qu’ils emploient ordinairement, ils la jettent en dehors avec la langue, ou bien ils la prennent dans leur bouche, selon qu’ils en ont la fantaisie. Ils portent des bracelets de coquillages d’une forme cylindrique, ou de grains composés d’une substance qui ressemble au succin. Plusieurs colifichets, qu’ils placent à leurs oreilles et à leur nez, sont aussi de succin. En général ils aiment si fort la parure, qu’ils mettent toutes sortes de choses dans leurs lèvres trouées : nous vîmes un de ces sauvages qui y portait deux de nos clous de fer, qui se pro-