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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/34

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quelques habitans du pays ; le peuple resta plus éloigné.

» Les cérémonies commencèrent alors. L’un des acolytes apporta un jeune bananier qu’il mit devant le roi ; un autre apporta une touffe de plumes rouges montée sur des fibres de coco ; il toucha le pied du prince avec une de ces plumes, et il se retira vers ses camarades. L’un des prêtres assis au moraï, en face de ceux qui se trouvaient sur la grève, fit une longue prière, et il envoya de temps en temps de jeunes bananiers qu’on déposa sur la victime. Durant cette prière, un homme qui était debout, près du prêtre officiant, tenait dans ses mains deux paquets qui nous parurent d’étoffes : nous reconnûmes ensuite que l’un d’eux tenait le maro royal, et l’autre l’arche de l’éatoua, si je puis me servir de cette expression. Dès que la prière fut terminée, les prêtres du moraï et leurs acolytes vinrent s’asseoir sur la grève, et ils apportèrent les deux paquets dont je viens de parler. Ils recommencèrent leurs prières, pendant lesquelles les bananiers furent ôtés un à un, et à differens intervalles, de dessus la victime, couverte aussi en partie de feuilles de cocotier et de petites branches d’arbres ; on la tira alors de la pirogue, et on l’étendit sur le rivage, les pieds tournés vers la mer. Les prêtres se placèrent autour d’elle, les uns assis et les autres debout, et l’un ou plusieurs d’entre eux répétèrent quelques phrases pendant environ dix minutes : on la découvrit