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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/33

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petite île qui gît en travers de Tettaha, où nous rencontrâmes Toaouha et les gens de sa suite. Lorsque les deux chefs eurent causé quelque temps sur la guerre, Toaouha, m’adressant la parole, réclama encore mes secours ; je fis pour la troisième fois une réponse négative, dont il parut fâché : il lui semblait étrange que, m’étant toujours déclaré l’ami de Taïti, je ne voulusse pas combattre ses ennemis. Il donna à O-tou deux ou trois plumes rouges liées ensemble, et un chien très-maigre fut mis dans une de nos pirogues. Nous nous rembarquâmes, et nous prîmes à bord un prêtre qui devait assister à la cérémonie.

» Nous arrivâmes à Attahourou sur les deux heures de l’après-dînée ; O-tou me pria d’ordonner aux matelots de demeurer dans le canot, et il recommanda à M. Webber et à moi d’ôter nos chapeaux dès que nous serions au moraï. Nous en prîmes à l’instant même le chemin ; une multitude d’hommes et quelques petits garçons nous escortèrent ; mais je n’aperçus pas une femme. Quatre prêtres et leurs acolytes ou assistans nous attendaient au moraï : le corps de l’infortunée qu’on allait offrir aux dieux était dans une petite pirogue retirée sur la plage, et exposée en partie à l’action des vagues ; deux prêtres et plusieurs acolytes étaient assis près de la pirogue ; les autres se trouvaient au moraï. Nous nous arrêtâmes à vingt ou trente pas des prêtres : O-tou se plaça en cet endroit, et nous nous tînmes debout près de lui avec