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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/363

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d’abord avec sévérité, on peut dire du moins que ces violences ont produit les effets les plus heureux, et qu’à présent il règne beaucoup d’harmonie entre les deux peuplades. Les naturels ont leurs chefs particuliers sur toutes les îles, et ils semblent jouir sans trouble des biens et de la liberté qu’on leur laisse. Nous n’avons pu découvrir s’ils sont tributaires des Russes ; il y a lieu de penser qu’ils paient des tributs.

» Cette peuplade est d’une petite taille ; mais elle a de l’embonpoint et de belles proportions, le cou un peu court, le visage joufflu et basané, les yeux noirs, de longs cheveux lisses et noirs, que les hommes laissent flotter par-derrière, et qu’ils coupent sur le devant, mais que les femmes relèvent en touffes. Les hommes ont la barbe peu fournie.

» J’ai déjà eu occasion de parler de l’habillement de ce peuple. La forme est la même pour les deux sexes, mais la matière première en est différente : des peaux de phoque composent la veste longue des femmes ; celle des hommes est de peaux d’oiseaux : l’une et l’autre descendent par-delà le genou. Dessus cette première veste les hommes en mettent une seconde de boyaux, qui est impénétrable à la pluie, et qui a un capuchon dont ils se couvrent la tête : quelques-uns portent des bottes, et ils ont tous une espèce de bonnet ovale, avec une pointe sur le devant. Ces bonnets sont de bois, et peints en vert ou d’autres