les deux paquets d’étoffes et des tambours : les plumes et les étoffes furent placées sur les murs du moraï, et on posa la victime au-dessous. Des prêtres l’entourèrent de nouveau ; et, après s’être assis, ils recommencèrent leurs prières, tandis que quelques-uns de leurs acolytes creusèrent un trou de deux pieds de profondeur, ou ils jetèrent l’infortunée victime, qu’ils couvrirent de terreau et de pierres. Au moment où on mettait le corps dans la fosse, un petit garçon poussa des cris, et O-maï me dit que c’était l’éatoua. Sur ces entrefaites, on avait prépare un feu : on amena le chien dont j’ai parlé plus haut, et on lui tordit le cou jusqu’à ce qu’il fut étouffé ; on enleva ses poils en le passant sur la flamme, et on lui arracha les entrailles qu’on jeta au feu, où on les laissa brûler. Les insulaires chargés de ces fonctions se contentèrent de rôtir le cœur, le foie et les rognons, qu’ils tinrent sur des pierres chaudes l’espace de quelques minutes ; ils barbouillèrent ensuite le corps du chien avec du sang qu’ils avaient recueilli dans un coco, et ils allèrent le placer, ainsi que le foie, etc., devant les prêtres qui priaient autour du tombeau. Ils continuèrent quelque temps à prier sur le chien, tandis que deux hommes frappaient avec force, par intervalles, sur deux tambours : un petit garçon poussa, à trois reprises différentes, des sons perçans, et on nous apprit que c’était pour inviter l’éatoua à se régaler du mets qu’on lui préparait. Dès que
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