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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/40

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les prêtres eurent achevé leurs prières, on déposa le corps du chien avec ses entrailles, etc., sur un ouhatta, ou sur un échafaud de six pieds de hauteur, qui se trouvait près de là ; cet ouhatta offrit à nos regards deux autres gros cochons et deux cochons de lait qu’on avait offerts dernièrement à l’éatoua, et qui exhalaient une odeur insupportable. Cette puanteur nous tint plus éloignés qu’on ne l’eût d’abord exigé de nous ; car, du moment où l’on eut porté la victime du bord de la mer près du moraï, on nous laissa les maîtres d’en approcher autant que nous le désirions : il est vrai que depuis cet instant nous n’aperçûmes plus parmi les spectateurs l’air recueilli et l’attention que nous avions remarqués d’abord quand on déposa le chien sur l’ouhatta ; les prêtres et leurs acolytes terminèrent la cérémonie par une acclamation. La nuit approchait, et on nous conduisit à une maison qui appartenait à Potatou ; où on nous donna à souper, et où nous couchâmes. On nous avait annoncé que les cérémonies religieuses recommenceraient le lendemain, et je ne voulais pas quitter cet endroit de l’île tant qu’il restait quelque chose à voir.

» Craignant de perdre une partie du spectacle, quelques-uns d’entre nous se rendirent au lieu de la scène de très bonne heure ; mais tout y était tranquille. Bientôt après, on sacrifia cependant un cochon de lait, qu’on déposa sur l’ouhatta. À huit heures, O-tou nous mena