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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/43

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symbole de la royauté fut ensuite enveloppé soigneusement dans l’étoffe et remis sur le moraï.

« On ouvrit l’autre paquet, auquel j’ai donné le nom d’arche ; mais on ne nous permit pas d’en approcher assez pour examiner les choses mystérieuses qu’il contenait. On nous dit seulement que l’éatoua, auquel on venait d’offrir un sacrifice, et qui s’appelle Ouro, s’y trouvait caché, ou plutôt que l’arche renfermait le signe représentatif du dieu. Ce tabernacle est composé de fibres de coco entrelacées, qui présentent la forme d’un pain de sucre, c’est-à-dire qui sont arrondies et beaucoup plus épaisses à une extrémité qu’à l’autre. Différentes personnes nous avaient vendu de ces cônes ; mais ce ne fut qu’en cette occasion que nous en apprîmes l’usage.

» On nettoya alors le cochon, et on en ôta les entrailles. Ces entrailles offrirent plusieurs des mouvemens convulsifs qu’on remarque en diverses parties du corps d’un animal qu’on vient de tuer, et les insulaires les prirent pour un présage très-favorable à l’expédition qui occasionait le sacrifice. On les laissa exposées pendant quelque temps, afin que des indices si heureux pussent être examinés, et on alla ensuite les déposer aux pieds des prêtres. Tandis que l’un d’eux faisait une prière, un autre examinait plus attentivement les entrailles qu’il retournait d’une main légère avec un bâton ; et lorsqu’ils les eurent bien examinées, ils les jetèrent dans le feu. Le corps du cochon,