on le tira avec soin de l’enveloppe qui le couvrait, et on l’étendit devant les prêtres. C’est une ceinture longue d’environ quinze pieds, et large de quinze pouces. Il paraît, d’après son nom, que le monarque le porte sur ses reins, comme le reste des naturels porte le maro ordinaire. Il était orné de plumes jaunes et rouges, et surtout des dernières, que fournit une colombe de l’île ; l’une des extrémités avait une bordure de huit pièces, chacune de la grandeur et de la forme d’un fer à cheval, avec des franges de plumes noires ; l’autre extrémité était fourchue, et les pointes se trouvaient de différentes longueurs. Les plumes offraient deux lignes de compartimens carrés, et elles étaient d’ailleurs disposées de manière à produire un effet agréable. On les avait d’abord collées ou attachées sur des morceaux de l’étoffe du pays, et on les avait cousues ensuite au haut d’une flamme de navire, que le capitaine Wallis arbora et laissa flottante sur la côte la première fois qu’il débarqua à Matavaï ; c’est du moins ce qu’on nous dit ; et nous n’avions aucune raison d’en douter, car nous y reconnaissions une flamme anglaise. Une bande du maro, de six ou huit pouces en carré, était dénuée d’ornemens : on n’y voyait point de plumes, à l’exception de quelques-unes envoyées par Ouahaïadoua. Les prêtres firent une longue prière relative à cette partie de la cérémonie ; et si je ne me mépris point, ils l’appelaient la prière du maro. Le
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