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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/51

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d’un combat, ils rassemblent bientôt après les morts qui sont tombés entre leurs mains ; ils les apportent au moraï, où ils creusent une fosse avec beaucoup d’appareil, et ils les y enterrent ; mais ils ne les déterrent pas ensuite pour en ôter les crânes.

» La sépulture de ceux de leurs premiers chefs qui meurent dans les combats est différente. On nous apprit que Toutaha, leur dernier roi, Toubouraï Tamaïde, et d’autres qui périrent dans une bataille livrée aux habitans de Tierebou, furent rapportés au moraï d’Attahourou. Les prêtres leur ayant ouvert les entrailles, qu’ils déposèrent devant le grand autel, enterrèrent ensuite les corps en trois endroits, qu’on nous montra sous la grosse masse de pierres qui forme la partie la plus remarquable de ce moraï. Les hommes du peuple tués par l’ennemi durant le même combat furent enterrés dans une seule fosse, au pied de la masse de pierres dont je viens de parler. O-maï, qui avait été présent au combat, me dit que les obsèques eurent lieu le lendemain ; qu’on les célébra avec beaucoup de pompe et d’appareil, au milieu d’un concours nombreux d’insulaires ; que, dans l’intention des naturels, ce furent des actions de grâces rendues à l’éatoua pour la victoire qu’ils venaient d’obtenir. Les vaincus qui se sauvèrent dans les montagnes sur ces entrefaites, s’y tinrent cachés une semaine ou dix jours, jusqu’à ce que la fureur des vainqueurs fût apai-