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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/55

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quatre hommes parurent causer plus de plaisir à l’auditoire, qui était nombreux. Le lendemain nous nous rendîmes à Matavaï, et nous laissâmes O-tou à Oparri ; mais sa mère, ses sœurs et plusieurs autres femmes m’accompagnèrent à bord, et O-tou lui-même y arriva bientôt après.

» Tant que nous fûmes éloignés des vaisseaux, O-tou et moi, les équipages furent mal approvisionnés de fruits, et ne reçurent la visite que de peu d’insulaires ; mais dès que nous fûmes de retour, la Résolution et la Découverte eurent des vivres en abondance, et une compagnie nombreuse.

» Le 4, O-maï nous donna à dîner dans l’île : son repas fut très-bon, et composé de poissons, de volailles, de porc et de pouddings : O-tou dîna avec nous ; l’après-midi je l’accompagnai à sa maison, où je trouvai tous ses domestiques occupés à rassembler des provisions qu’on me destinait. Il y avait entre autres choses un gros cochon qu’ils tuèrent en ma présence. Ils firent onze portions des entrailles, qui furent distribuées aux serviteurs ; quelques-uns firent cuire la leur dans le même four que le cochon, et la plupart emportèrent cru ce qu’ils reçurent. Il y avait aussi un grand poudding que je vis faire : les cuisiniers prirent d’abord du fruit à pain, des bananes mûres, du taro, des noix de palmier et de pendanus, râpés, découpés en petits morceaux, ou pilés et cuits séparément : ils exprimèrent ensuite de l’amande du coco une