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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/56

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quantité assez considérable de jus, qu’ils jetèrent dans un baquet ou vase de bois, et, après y avoir mis le fruit à pain, les bananes, etc., qui sortaient du four, ils y placèrent quelques pierres chaudes, afin de faire bouillir doucement le tout : trois ou quatre hommes remuèrent avec un bâton les différentes substances jusqu’à ce qu’elles fussent incorporées l’une à l’autre, et que le jus de coco fût changé en huile ; les diverses parties ne tardèrent pas à prendre de la consistance : quelques-uns de ces pouddings sont excellens, et on en fait peu en Angleterre d’une saveur aussi exquise. Durant notre relâche à Taïti, j’ai mangé constamment de ces pouddings à mon dîner, lorsque j’ai pu m’en procurer, ce qui n’arrivait pas toujours. Quand le cochon et le poudding qu’O-tou voulait me donner furent cuits, on les embarqua sur une pirogue avec deux cochons en vie, du fruit à pain et des cocos, et on les reconduisit à bord de mon vaisseau, où je me rendis bientôt, ainsi que toute la famille royale.

» Le lendemain, un jeune belier de la race du Cap, que j’avais eu beaucoup de peine à amener ici, fut tué par un chien : on se trouve quelquefois dans des positions où la perte d’une bagatelle devient importante ; j’étais vivement occupé du soin de propager aux îles de la Société ce quadrupède utile, et la perte du bélier fut un véritable malheur ; car je n’avais que celui-ci de la race du Cap, et il ne