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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/70

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templer à loisir. Sa cotte de mailles n’attira pas l’attention des insulaires autant que je l’aurais imaginé. Quelques-uns d’eux, il est vrai, la connaissaient déjà, et d’autres étaient si révoltés de la conduite imprudente de mon ami, qu’il leur montrait les choses les plus extraordinaires sans obtenir un coup d’œil.

» Le 22, dès le grand matin, O-tou et son père arrivèrent à bord, pour savoir quand je me proposais d’appareiller. Ayant appris qu’on trouve un bon havre à Eimeo, je leur dis que je toucherais à cette île en allant à Houaheiné ; alors ils témoignèrent le désir d’y venir avec moi, et de mettre sous mon escorte l’escadre de renfort qu’ils voulaient mener à Toaouha. Comme j’étais prêt à partir, je leur permis de fixer le jour ; ils choisirent le surlendemain 24, et nous convînmes que je prendrais sur mon bord O-tou, son père, sa mère, et toute sa famille. Après cet arrangement, je proposai au roi de nous rendre tout de suite à Oparri, où les pirogues de guerre destinées à l’expédition d’Eimeo devaient se réunir et être passées en revue.

» Au moment où nous entrâmes dans mon canot, on vint apprendre au roi que Toaouha avait fait un traité avec Maheiné, et ramené son escadre à Attahourou. Cette nouvelle inattendue rendait inutiles les préparatifs de l’expédition, et les pirogues de guerre, au lieu de marcher à Oparri qu’on leur avait désigné pour le lieu du rendez-vous, eurent ordre de retour-