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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/79

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deux territoires. L’insulaire qui avait paru dans la cérémonie avec la fronde et la pierre nous accompagnait : le père d’O-tou l’entretint long-temps ; il paraissait fort en colère, et je compris qu’il était irrité du rôle qu’avait joué Toaouha dans l’affaire d’Eimeo.

» Autant que je puis juger de cette cérémonie, d’après la description de M. King, ce ne fut pas uniquement une action de grâces aux dieux, mais plutôt une confirmation du traité ; peut-être même avait-elle l’une et l’autre de ces objets pour but. Le cimetière dont il fait mention paraît être le lieu où commencèrent les cérémonies du sacrifice humain auquel j’assistai, et devant lequel on déposa la victime après qu’on l’eut retirée du bord de la mer. C’est aussi dans cette partie du moraï qu’ils investissent leur roi du maro pour la première fois. O-maï, qui s’était trouvé au couronnement d’O-tou, m’en expliqua tous les détails sur les lieux ; et ces détails se rapprochent beaucoup de ceux que vient de donner M. King, quoique les deux cérémonies aient eu lieu par des motifs bien différens. Le bananier est la première chose qu’on aperçoit dans toutes les cérémonies religieuses de ces peuples, et même dans tous leurs débats publics ou particuliers. Ils l’emploient aussi en d’autres occasions, et peut-être plus fréquemment encore que nous ne l’avons remarqué. Tandis que Toaouha fut à Eimeo, il envoya chaque jour des messagers à O-tou : ces exprès ne manquaient jamais d’ar-