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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/78

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dix minutes ; un habitant d’Attahourou pérora ensuite ; Potatou, qui prit la parole après eux, s’exprima avec plus d’abondance et de grâce ; en général, les deux premiers ne dirent que de petites phrases détachées, accompagnées d’un mouvement de main très-gauche. Touteo harangua aussi au nom d’O-tou, et après lui un insulaire d’Eimeo. Il y eut deux ou trois autres discours auxquels l’auditoire fit peu d’attention : O-maï m’assura qu’ils promirent tous de ne point combattre, mais de vivre en amis. Plusieurs des orateurs s’échauffèrent ; peut-être qu’ils se plaignirent du passé, et qu’ils firent des protestations de ne pas troubler la paix à l’avenir. Un habitant du district d’Attahourou se leva au milieu de ces harangues ; il portait une fronde autour de ses reins et une grosse pierre sur ses épaules : après s’être promené environ un quart d’heure dans le cercle, et avoir répété quelques mots d’un ton chantant, il jeta sa pierre. Lorsque les discours furent terminés, on porta au moraï cette pierre et un bananier qui était aux pieds du roi : l’un des prêtres prononça ici deux ou trois phrases avec le roi.

» Au moment où nous nous embarquâmes, la brise de mer avait commencé, et il fallait redescendre sur la côte ; nous fîmes à pied presque tout le chemin de Tettaha à Oparri ; cette promenade fut très-agréable. Nous trouvâmes un arbre auquel étaient suspendus deux paquets de feuilles sèches : il sert de bornes aux