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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/98

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était persuadé que je descendais dans l’île pour faire ce qu’il m’avait conseillé. J’ordonnai bien vite à O-maï et à notre guide de déclarer aux insulaires que mon intention n’était pas de blesser, et beaucoup moins de tuer un seul d’entre eux. Cette heureuse nouvelle se répandit avec la rapidité de l’éclair ; elle arrêta la fuite des naturels, et aucun d’eux ne quitta plus sa maison ou n’interrompit son travail.

» Lorsque nous commençâmes à monter la chaîne de montagnes, nous sûmes que la chèvre avait pris cette route, et nous comprîmes qu’elle n’était pas encore de l’autre côté ; nous marchâmes dans un profond silence, afin de surprendre les insulaires qui l’emmenaient ; mais quand nous eûmes atteint la dernière des plantations qui se trouve dans la partie supérieure des montagnes, les habitans du canton nous dirent qu’en effet la chèvre y avait été la première nuit, et que Hamoa l’avait conduite le lendemain à Ouatéa. Nous traversâmes donc les montagnes, sans faire aucune recherche qu’au moment où nous découvrîmes Ouatéa. Quelques personnes nous montrèrent la maison de Hamoa, en nous assurant que la chèvre y était : je me crus assuré de la ravoir immédiatement après mon arrivée ; mais quand j’y fus, quelques insulaires que nous rencontrâmes auprès nous dirent, à ma grande surprise, qu’ils ne l’avaient jamais vue, et qu’ils n’en avaient pas entendu parler. Hamoa, qui sortit, nous tint le même langage.