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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/97

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Hamoa, où les habitans du canton l’amusèrent quelque temps, en lui disant qu’on avait envoyé du monde après la chèvre, et qu’on la ramènerait bientôt ; mais on ne la ramena point, et la nuit l’obligea à regagner le canot.

» J’avais beaucoup de regret alors de m’être trop avancé ; je ne pouvais reculer sans me compromettre et sans donner aux habitans des îles où je voulais encore aborder, sujet de croire qu’on nous volait impunément. Je consultai O-maï et les deux vieillards sur ce que je devais faire ; ils me conseillèrent tout de suite de pénétrer avec mon détachement dans l’intérieur du pays, et de tuer tous les insulaires que je rencontrerais. Je me gardai bien d’adopter ce conseil sanguinaire ; mais je résolus de traverser Eiméo à la tête d’une troupe assez nombreuse pour exercer une sorte de vengeance ; en conséquence, le lendemain, à la pointe du jour, je partis avec trente-cinq de mes gens, l’un des vieillards, O-maï, et trois ou quatre personnes de sa suite. J’ordonnai en même temps au lieutenant Williamson d’armer trois canots, et de venir me trouver à la partie occidentale de l’île.

» Dès l’instant où je débarquai avec mon détachement, le petit nombre d’insulaires qui se trouvaient encore dans notre voisinage s’enfuit devant nous. Le premier homme que nous rencontrâmes fut en danger de perdre la vie ; car O-maï l’eut à peine aperçu qu’il me demanda s’il lui tirerait un coup de fusil, tant il