Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/10

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quelquefois faire valoir ce droit tout comme d’autres, comme on le voit par le trait suivant.

Le 6 juin, on jeta l’ancre devant Axim, comptoir hollandais, et, le jour suivant, au cap de Très-Puntas. La plupart des vaisseaux de l’Europe touchent à ce cap pour renouveler leur provision d’eau, qu’il est plus difficile d’obtenir plus loin, où l’on fait payer une once d’or à chaque vaisseau pour cette faveur. John-Conny, principal cabochir du canton, dont la ville est à trois milles de la côte, du côté de l’ouest, envoya un de ses esclaves au vaisseau pour y faire demander une canne à pomme d’or, gravée de son nom, que les Anglais, dans un autre voyage, s’étaient chargés de lui apporter. Non-seulement cette commission avait été négligée, mais le messager du cabochir s’étant emporté dans ses reproches, fut imprudemment maltraité par les gens de l’équipage. Son maître, irrité de ce double outrage, ne remit pas sa vengeance plus loin qu’au jour suivant. Les Anglais étaient à puiser de l’eau.

Il fondit sur eux, se saisit de leurs tonneaux, et fit une douzaine de prisonniers qu’il conduisit à sa ville. La hauteur de cette conduite était fondée sur des forces réelles.

Il s’était mis en possession du fort de Brandebourg, que les Danois avaient abandonné depuis quelques années. Cette hardiesse avait fait naître quelques différens entre lui et les Hollandais. Sous prétexte de l’avoir acheté