Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/104

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roir, et s’élève ordinairement comme un arbrisseau grimpant. Quelquefois, faute de support, elle demeure rampante, du moins si elle n’est soutenue avec soin, ou si elle ne s’attache à quelque tronc d’arbre qui lui sert d’appui. Alors, comme le lierre, elle en couvre tout le tour. Lorsqu’elle rampe, les grains, quoique plus gros, n’ont pas la même bonté ; au contraire, plus les branches s’élèvent et sont exposées à l’air, plus le fruit est sec et petit ; mais il en est plus chaud et plus piquant, avec toutes les véritables qualités du poivre. La feuille de la malaguette est deux fois aussi longue que large ; elle est étroite à l’extrémité. Elle est douce et d’un vert agréable dans la saison des pluies ; mais lorsque les pluies cessent, elle se flétrit et perd sa couleur. Brisée entre les doigts elle rend une odeur aromatique comme le clou de girofle, et la pointe des branches a le même effet. Sous la feuille il croit de petits filamens frisés, par lesquels elle s’attache au tronc des arbres ou à tout ce qu’elle rencontre. On ne peut décrire exactement ses fleurs, parce qu’elles paraissent dans un temps où l’on ne fait pas de commerce sur la côte. Cependant il est certain que la plante produit des fleurs auxquelles les fruits succèdent en forme de figures angulaires de différente grosseur, suivant la qualité ou l’exposition du terroir. Le dehors est une peau fine, qui se sèche et devient fort cassante. Sa couleur est un brun foncé et rougeâtre. Les Nègres prétendent que