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gnes, qui le rassemblent en lavant la terre, comme ceux de Bambouk. Enfin toutes les parties de cette contrée seraient très-propres au commerce, si les habitans étaient d’un caractère moins farouche.

On raconte qu’ils ont massacré, dans plusieurs occasions, un grand nombre d’Européens qui n’avaient relâché sur leur côte que pour y faire leur provision d’eau et de bois.

La côte abonde en poissons : les plus remarquables sont le taureau de mer, le marteau et le diable de mer.

C’est l’usage pour les enfans de suivre la profession de leur père : le fils d’un tisserand exerce le même métier, et celui d’un facteur n’a point d’autre emploi que le commerce. Cet ordre est si bien établi, qu’on ne souffrirait pas qu’un Nègre sortit de sa condition originelle.

C’est un amusement pour les matelots, le long de cette côte, de se voir environnés d’un grand nombre de pirogues chargées de Nègres qui crient de toute leur force, koakoa ! koakoa ! et qui s’éloignent aussi promptement qu’ils se sont approchés. Depuis que les Européens en ont enlevé plusieurs, leur inquiétude est si vive, qu’on ne les engage pas facilement à monter à bord. La meilleure méthode pour les attirer avec leurs marchandises, est de prendre un peu d’eau de mer et de s’en mettre quelques gouttes dans les yeux, parce que, la mer étant leur divinité, ils regardent cette cérémonie comme un serment.