Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des esclaves, avec le pouvoir de conduire, eux-mêmes leurs entreprises et de travailler pour leur propre compte. Ils abandonnent alors la maison paternelle pour bâtir des cabanes qui leur appartiennent ; et s’ils ont pris le métier de pêcheur, ils achètent ou louent une pirogue pour la pêche. Les premiers profits qu’ils en tirent sont employés à l’acquisition d’un pagne. Si leur père est satisfait de leur conduite, et s’aperçoit qu’ils aient gagné quelque chose, il apporte tous ses soins à leur procurer une honnête femme.

Les filles sont élevées à faire des paniers, des nattes, des bonnets, des bourses, et d’autres objets à l’usage de la famille. Elles apprennent à teindre de différentes couleurs, à broyer les grains, à faire diverses sortes de pain ou de pâte, et à vendre leur ouvrage au marché. Elles mettent leurs petits profits entre les mains de leur mère pour servir quelque jour à grossir leur dot. Tous ces exercices, répétés de jour en jour avec de nouveaux progrès, en font naturellement d’excellentes ménagères.

À l’égard de la succession, une femme n’a jamais part à l’héritage de son mari, quoiqu’elle en ait eu des enfans. Biens et meubles, tout passe au frère du mort, ou à son plus proche parent dans la même ligne. S’il n’a pas de frère, tout ce qu’il a possédé remonte à son père. La même loi oblige le mari de restituer tout ce qu’il a reçu de ses femmes à leur frère