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pend de leur goût. Elles sont si peu difficiles, que les différens sont rares sur les conditions du marché. Quand cette ressource ne suffirait pas, il y a toujours un certain nombre de vieilles matrones qui élèvent quantité de jeunes filles pour cet usage, et les plus jolies qu’elles peuvent trouver.

Bosman traite de la navigation du pays. Les plus grandes pirogues se font dans le canton d’Axim et de Takorari. Elles sont capables de porter huit, dix, et quelquefois douze tonneaux de marchandises, sans y comprendre l’équipage. On s’en sert beaucoup pour le passage des barres et dans les lieux trop exposés à l’agitation des vagues, tels que les côtes d’Ardra et de Juida. Les Nègres de la Mina, qui ne sont pas les plus adroits à les conduire, ne laissent pas de visiter dans ces frêles bâtimens toutes les parties du grand golfe de Guinée, jusqu’à la côte même d’Angole.

On peut juger par la grandeur des pirogues quelle doit être celle des arbres du pays puisque les plus spacieux de ces bâtimens ne sont composés que d’un seul tronc. On doit s’imaginer aussi quel est le travail des Nègres pour abattre de si grands arbres et leur donner la forme nécessaire avec de petits instrumens de fer qui ne méritent que le nom de couteaux. On croirait cet ouvrage impossible, si l’on ne savait que ces arbres sont des cocotiers, c’est-à-dire d’un bois tendre et poreux.

La religion de ces contrées est divisée en