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l’un est quelquefois tranquille, tandis que l’autre est exposé au plus triste naufrage. Il se souvient même d’avoir vu l’air doux et serein près d’Anamabo, pendant qu’au cap Corse, qui n’en est qu’à trois ou quatre lieues, il était horriblement agité. Sans examiner, dit-il, s’il est vrai, comme les naturalistes le conjecturent, que le tonnerre ne se fasse jamais entendre plus loin qu’à dix lieues, il a toujours jugé que, dans les tornados, il doit être fort près. On peut mesurer son éloignement par la distance qui est entre l’éclair et le bruit. Atkins parle d’une occasion où il crut entendre, à trente pieds de sa tête, un bruit plus affreux et plus éclatant que celui de dix mille coups de fusil ; son grand mât fut fracassé au même instant, et l’orage se termina par une pluie excessive, qui fut suivie d’un assez long calme. Les éclairs sont communs en Guinée, surtout vers la fin du jour. Leur direction est tantôt horizontale, et tantôt perpendiculaire.

Quelques voyageurs ont parlé d’un foudre matériel qu’on a quelquefois trouvé sur les vaisseaux ou dans d’autres lieux, tel que celui qui tomba, dit-on, en 1695, sur la mosquée d’Andrinople. On en montre aussi dans les cabinets de plusieurs princes. À Copenhague, par exemple, on conserve une assez grosse pièce de substance métallique qu’on honore du nom de pierre de foudre.

Bosman avait lu dans tes papiers du directeur de Walkenbrug, qui décrivaient l’état de