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et blanchâtre en dessous. Ce poisson, n’ayant ni armes défensives dans ses tégumens, ni force dans ses membres, ni célérité dans sa natation, est, malgré sa grandeur, contraint d’avoir recours à la ruse pour se procurer sa subsistance, et de réduire sa chasse à des embuscades ; il s’enfonce dans la vase, se couvre de plantes marines, se cache entre les pierres, et ne laisse apercevoir que l’extrémité de ses filamens qu’il agite en différens sens, et auxquels il donne toutes les fluctuations qui peuvent les faire ressembler davantage à des vers ou autres appâts ; les autres poissons, attirés par cette proie apparente, s’approchent et sont engloutis par un seul mouvement de la baudroie dans son énorme gueule, et y sont retenus par les innombrables dents dont elle est armée. Les autres poissons connus sur la côte d’Or sont les mêmes que nous avons déjà vus dans ces mers.


CHAPITRE III.

Côte des Esclaves.

Les navigateurs européens étendent la côte des Esclaves depuis le Rio de Volta, où finit la côte d’Or, jusqu’au Rio Lugos, dans le royaume de Benin. La côte suivante prend le nom de grand Benin ; celle d’après porte celui d’Ouarre, et s’étend vers le sud jusqu’au cap