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tous les dangers pour apporter à bord du poisson ; l’expérience les rend sûrs d’être bien payés, et d’obtenir quelques verres d’eau-de-vie par-dessus. C’est par leurs pirogues que les capitaines de chaque nation écrivent aux directeurs-généraux pour leur donner avis de leur arrivée. Après avoir réglé les signaux de mer et de terre, et fait dresser des tentes sur le rivage ; le capitaine se met dans sa chaloupe pour s’avancer à cent pas de la barre, c’est-à-dire jusqu’au lieu où commence la grande agitation des vagues : il y trouve une pirogue qui l’attend. Les personnes sensées se dépouillent de leurs habits jusqu’à la chemise, parce que le moindre de tous les maux qu’on peut craindre est d’être bien mouillé de la troisième vague ; toute l’adresse des rameurs ne peut garantir la pirogue d’être couverte d’eau, et l’on est inondé depuis la tête jusqu’aux pieds. Les Nègres sautent dehors ; et, secondés par ceux qui les attendent au rivage, ils mettent la pirogue et tous les passagers sur le sable.

Il ne sera point inutile d’expliquer ici ce que c’est que cette barre qui règne tout le long de la côte de Guinée, et qui est plus ou moins dangereuse, suivant la position des côtes, et suivant la nature des vents auxquels elle est exposée.

Par le terme de barre, on entend l’effet produit par trois vagues, qui viennent se briser successivement contre la côte, et dont la dernière est toujours la plus dangereuse, parce qu’elle