Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sans interrompre un moment le travail de la pompe, qui ne cessait pas d’être nécessaire dans une rade si tranquille. Un jour que le capitaine Livingstone et Smith étaient à bord avec quelques négocians, les ouvriers pompèrent un petit dauphin à demi rongé de pouriture, sans queue et sans tête, d’environ trois pouces et demi de longueur. Livingstone le mit soigneusement dans de l’esprit-de-vin pour le conserver jusqu’en Europe, persuadé que ce petit poisson, ayant été long-temps dans la fente du bâtiment, avait fermé le passage à quantité d’eau, et que c’était à lui par conséquent qu’il était redevable de sa conservation. Lorsqu’on examina de près le vaisseau, après l’avoir mis sur le côté, on aperçut sous la quille et dans d’autres endroits plusieurs fentes dont on n’avait pas eu le moindre soupçon ; mais la principale était celle que Livingstone avait découverte, et qui n’avait pu être bien bouchée.

Voici la lettre du facteur Lamb, que nous avons promise au lecteur. Elle est adressée à Tinkel, directeur de la compagnie anglaise à Sabi.

« Monsieur, il y a cinq jours que le roi me remit votre lettre du premier de ce mois. Ce prince m’ordonne de vous répondre en sa présence. Je le fais pour exécuter ses volontés. En recevant votre lettre de sa main, j’eus avec lui une conférence dont je crois pouvoir conclure qu’il ne pense pas beaucoup à fixer le prix de ma liberté. Lorsque je le pressai de m’ex-