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défense contre les pongos que leurs flèches empoisonnées.

La plus grande partie du royaume est un pays plat et assez fertile. Les pluies y sont fréquentes. La terre y est noirâtre, au lieu que dans la plupart des autres pays elle est sablonneuse ou de nature craïeuse. Les habitans sont civils et humains. On raconte qu’après avoir inutilement invoqué leurs dieux dans un temps de peste, ils les brûlèrent en disant : « S’ils ne nous servent de rien dans l’infortune, quand nous serviront-ils ? »

Dans le pays d’Angole, les princesses du sang royal ont la liberté de choisir l’homme qui leur plaît, sans égard pour sa naissance ou sa condition ; mais elles ont sur lui un pouvoir absolu de vie ou de mort. Pendant que le missionnaire Mérolla, dont nous tirons quelques détails, se trouvait dans le pays, une dame de ce rang, sur le simple soupçon que son mari vivait librement avec une autre femme, fit vendre sa maîtresse aux Portugais ; et, loin d’oser s’en plaindre, il se crut fort heureux d’une vengeance si modérée. Les femmes qui reçoivent les étrangers dans leurs maisons sont obligées de leur accorder leurs faveurs pendant les deux premières nuits. Aussi, dès qu’un missionnaire capucin arrive dans le pays, ses interprètes avertissent le public que l’entrée de sa chambre est interdite aux femmes.

Avec une culture exacte, la terre de Loango produit trois moissons. Les habitans n’y em-