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gnant diverses conquêtes au royaume d’Angole, ils devinrent aussi riches et presque aussi puissans que leur maître ; cependant ils ont toujours conservé une ombre de dépendance sous le nom d’un tribut qu’ils ne paient qu’à leur gré.

Les rois d’Angole entretiennent, comme ceux de Congo, un grand nombre de paons ; ce privilége est réservé à la famille royale. Leur vénération pour ces animaux va si loin, qu’un de leurs sujets, qui aurait la hardiesse d’en prendre une seule plume n’éviterait pas la mort ou l’esclavage.

Les provinces d’Angole sont gouvernées, sous l’autorité du roi, par les principaux seigneurs de sa cour, et chaque canton par un chef inférieur qui porte le nom de sova.

On ne connaît dans le royaume d’Angole qu’une sorte de punition pour les crimes ; c’est l’esclavage au profit du Sova.

Le roi de Portugal tire du royaume d’Angole un revenu considérable, soit du tribut annuel des sovas, soit des droits qu’il impose sur la vente des marchandises et des esclaves.

Les révolutions du royaume d’Angole n’ont point empêché qu’il ne soit demeuré fort puissant. Lopez observe que, depuis l’établissement du christianisme dans le royaume de Congo, le nombre des habitans y est beaucoup diminué ; au lieu que l’ancien usage de la polygamie, qui subsiste toujours dans le royaume d’Angole, le rend plus peuplé qu’on ne peut