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jours. L’avarice même peut donc quelquefois ramener à l’humanité.

Lopez raconte que de son temps le roi d’Angole et tous ses sujets n’avaient point encore d’autre religion que l’idolâtrie. Il ajoute que ce prince, ayant formé le dessein d’embrasser la foi chrétienne, à l’exemple du roi de Congo, lui fit demander, par un ambassadeur, des prêtres et des missionnaires ; mais que le royaume de Congo n’en avait point assez pour s’en défaire en faveur de ses voisins. Depuis le même temps, l’état de la religion a reçu peu de changement dans le royaume d’Angole, excepté dans les villes de Loanda, de Massangano et quelques autres lieux immédiatement soumis aux Portugais. Loanda est un siège épiscopal, suffragant de celui de San-Salvador.

La langue du royaume d’Angole n’est pas plus différente de celle de Congo que le portugais ne l’est du castillan, ou le vénitien du calabrois, c’est-à-dire que la différence consiste principalement dans la prononciation ; cependant elle est assez grande pour en faire comme une autre langue. Toutes ces régions n’ont point de caractères pour l’écriture.

Les rois d’Angole n’étaient anciennement que des gouverneurs ou des lieutenans du roi de Congo qui s’étaient emparés de l’autorité dans l’étendue de leur administration ; ensuite ils usurpèrent le pouvoir absolu dans un pays qu’ils gouvernaient au nom d’autrui ; et joi-